Afin de suivre l'aventure des couteaux forgés pour 5 privilégiés, Vinh nous envoie quelques compléments d'information. Bonne lecture !

 

"Pour la petite histoire, sachez que mes parents sont vietnamiens mais je suis né en France et ne parle donc pas vietnamien ; mais au bout de 3 mois de voyage, je commence à pouvoir discuter un peu - personne ne parle anglais -

Parfois il faut savoir attendre. Il y a cinq jours que je lui ai commandé la petite lame sur soie (voir 3ème photo), et il était trop occupé ; mais cet après-midi, il entreprend de me forger trois couteaux simultanément : le petit, le grand et un des 5 tantos que je viens de lui commander pour 5 fidèles du blog les couteaux et moi.
Finalement je suis content de lui commander toutes ces lames (dont seulement trois sont pour moi ! Le reste étant des cadeaux ou des souscriptions), car cela lui fait des revenus supplémentaires. De toute façon, il est tout le temps surchargé de travail, avec ou sans moi, et n'arrête jamais. C'est pourquoi je n'ai jamais osé lui demander de m'apprendre à forger...
Mais cet après-midi, lui et sa femme sont particulièrement ouverts à la discussion ; je lui pose plein de questions : sur le prix de l'enclume (en fait transmise par son père, lequel l'a eue de son grand-père, etc...depuis 90 ans ! ), le poids des marteaux (celui de sa femme pèse 4kg... essayez voir de tenir 4kg à bout de bras), le nom de telle ou telle chose, etc...
Bref, beaucoup de questions pour susciter sa curiosité (et assouvir la mienne). Il s'appelle Kin et a 50 ans.
Petit à petit, pendant qu'il forge mes trois couteaux (il a une étonnante capacité à travailler jusqu'à cinq pièces en même temps, ce qui est exceptionnel ! C'est vous dire la quantité de travail qu'il a), j'en viens à lui demander s'il peut m'apprendre à forger ! Je lui ai dit qu'en France les forges sont rares.
Au début, il est surpris et rigole, car il m'explique qu'il faut cinq ans pour apprendre (comme je vous l'ai déjà dit, il a une énorme maîtrise technique)... J'insiste, lui dis que je reste un mois, et il finit par me dire qu'on fera un couteau tanto dans quatre jours lorsque je reviendrai de Phuc Sen ! "Forger" se dit "dap". "Toi muon hoc dap dao dep" (je veux apprendre a forger un joli couteau).
Bon j'avoue que je ne saute pas encore de joie car il ne faut pas polir le couteau avant qu'il soit forgé... en d'autres termes, il aura peut-être changé d'avis ou sera occupé... donc, il ne reste plus qu'à espérer que cela se présente un jour. Cela dit, vu la force avec laquelle sa femme frappe les pièces qu'il tient, j'aurais trop peur de rater mon coup et blesser quelqu'un...(ou tomber en arrière rien qu'en soulevant la masse trop haut ! ).
Lui aussi, me parle des couteaux de Phuc Sen (décidément...va vraiment falloir que j'y aille) qui semblent très réputés.
Il me dit aussi que les couteaux au marché couvert sont 1/4 moins chers que les siens, mais beaucoup moins bons (pas étonnant...ça doit être des lames forgées à la chaîne) ".
Merci Vinh pour ces lignes qui vont en passionner plus d'un !
L'un des tantos en cours de fabrication
piece de forge (2)
Le patron de Vinh :
piece de forge (3)
Lame avec soie commandée par et pour Vinh
piece de forge
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